mardi 30 septembre 2008

Première sortie avec le club montagne: Camping à Haituo!

Le gouté est préparé,
Le diner est bien rangé,
Au fond de l’université,
Le soleil n’est pas levé,

Il est 5 heures,
Mathieu s’éveille,
Mathieu s’éveille.

La semaine est chaumée,
Les ouvriers sont en congés
Les Chinois dorment à point fermés
C’est l’heure où je vais me lever

Il est 5 heures,
Tsinghua se lève,
Il est 5 heures,
J’ai sommeil.




Porte principale de Tsinghua, deux groupes de 14 motivés ont rendez-vous avec le mont Haituo. Je fais parti de l’équipe A, l’organisatrice, 冯茜 (Feng Qian), a accepté de nous prendre, moi et un allemand, dans son groupe, malgré les évidentes difficultés que cela implique. 6h00, tout le monde n’est pas encore là, Feng Qian, est énervée. Elle appelle les deux fautifs. A l’image des plus grandes performances du mythique Aymeric (celui de Washington), ils ont oublié de se lever. Mais pourquoi les attendre alors ? Parce que nous avons partagé les fardeaux la veille. Certains portent la tente, d’autres la nourriture. Manquant alors de courage, refusant le défi de la nuit à la belle étoile le ventre vide (tel des adorateurs du dicton : Qui dort dine), nous attendons nos camarades, et c’est avec plus d’une demi-heure de retard sur le planning que nous nous mettons en selle.

En retard sur le planning ? Mais c’est une catastrophe ! Car la sortie est minutieusement préparée, l’organisation quasi militaire. Deux réunions de préparation, une répartition des tâches, un briefing détaillé, un road book précis, et une chef qui ne rigole pas. Ça tombe bien, de toute manière, je ne comprends pas leurs blagues.


Après la séquence maintenant classique Vélo-Métro-Taco, c’est à 921 mètres que nous resserrons les chaussures, jetons un dernier regard à la plaine Pékinoise et respirons une dernière bouffée de gasoil. 万宁辛 (Wan Ningxin) est responsable topo. Elle nous emmènera à 2241 mètres d’altitude. Interdiction de doubler. Je me suis fait engueulé quand je lui suis passé devant pour prendre cette photo!



Mais ne croyez pas que le rythme était lent pour le coup. On ne rigole pas avec le planning, il faut à tout prix le rattraper. Pas le temps de prendre le petit dej, les pauses, c’est 3 minutes, et quand la chef déclare 上包 (sac sur le dos !), ce n’est pas comme sur un bateau skippé par Charles, on est instantanément prêt à partir.



La pauvre 徐馨叶 (Xu Xinye), a du mal à suivre, mais elle n’a pas le choix : elle garde le rythme. Quand elle commence à vraiment décrocher, on se partage ses affaires sous les ordres de la chef, et on se remet en route aussi vite. Mais quand elle commence à avoir des crampes, notre chef ne sait plus trop quoi dire… Fier de mon expérience en raid, je l’aide récupérer, s’étirer, et à repartir plus sereinement. Je crois que je me suis fait pardonner mon retard à la réunion de la veille…

徐馨叶 va mieux!

On arrive à la fin de la partie la plus difficile, on en profite pour faire une première photo de groupe, et on continue l’ascension sur la crête en écoutant 白鸽, l’hymne de l’association, qui donne des envies de grand air ! Il faut dire que cette chanson est maintenant associée dans ma mémoire avec les images complètement folles des diverses sorties montagnes de l’association. Je rêve maintenant d’Himalaya au son de cette chanson !




Voici le sommet ! Belle dalle, comme d’habitude, pour célébrer les 2188 mètres d’altitude du sommet. Photo magnifique tous ensemble.


Cependant le plus au sommet du coin (deuxième plus haut sommet de la province après 灵山, déjà gravie l’année dernière avec mes amis les Supop) est en face, il nous reste encore un peu de chemin. On passe par un col où nous établirons notre campement, on y abandonne les sacs à dos et les plus fatigués, et on continue jusqu’au sommet, cette fois dans une ambiance beaucoup décontractée !

Entre les deux sommets

Installation du Campement sous le soleil couchant


Ahhhhhhhhhhhh, Je tombe....

C’est poussé par le vent qui se lève que nous revenons au camp, on installe les tentes d’autant plus vite que le vent forcit et que le soleil se couche. Le col est orienté Nord-Ouest, Sud-Est, et évidemment, notre position vis à vis du redoutable 西北风 (Xibei Feng, vent du Nord-Ouest) n’est pas favorable. Je ne connaissais alors ce vent que dans l’expression 喝西北风 (boire le vent du Nord-Ouest, signifiant souffrir de faim et de froid), j’ai aujourd’hui fait la glaciale expérience de la réalité de ce vent. Malgré les 4 couches, dont la polaire Quechua et la polaire PierreThomasBinetMontagne, j’ai très froid ! Mon camarade 王文强 est bien moins couvert que moi, mais son pire moment reste à venir… On est obligé de diner sous la tente, autour d’un petit réchaud à l’équilibre précaire, réchaud que nous ne renverserons qu’une fois… Au menu, pates chinoises, enfin ici on les appelle 方便面, les pâtes pratiques…

Mes compagnons de tente et pique-nique: la Chef 冯茜 et le retardataire 王文强

Après le diner, on se retrouve sous une tente pour chanter et rigoler. Mais 20h approche, les sourires s’effacent, la réunion commence. La chef prend la parole. Elle fait le compte rendu de la journée, et elle n’est pas contente de tout. En particulier des pauvres 宋杨磊 et 王文强 arrivés en retard le matin. Ils baissent la tête, et se font la font démonter. Vraiment ! On ne rigole plus… Parlent ensuite les 2 autres anciens de l’assoce, ils insistent de nouveau… Bon, après on parle des bons cotés aussi, heureusement. 20h30, la réunion est terminée, on oublie tout, tout le monde est copain, tout le monde est content à nouveau, et on admire les étoiles, emmitouflés dans nos duvets. Point de pollution de l’air, on respire, point de pollution lumineuse non plus, les étoiles brillent par centaines, c’est magnifique ! Et puis on va dormir, enfin, on essaye de dormir sous les tentes qui résistent péniblement au Xibei Feng, ce vent glacial.

Je me souviens, ça commençait comme ça
D’abord un peu perdu, par les Chinois réveillés
Où suis-je, quelle heures est-il, est-ce qu’on travaille où pas ?
Alors du bout des doigts se rhabiller
L’odeur du petit déjeuner se glissant sous l’duvet
Un vent glacial semblant forcer la tente
Aujourd’hui est une journée folle
Pas même débutée, nous sommes déjà debout
Dehors, le vent glacial, la brume matinale
Donnent au camp des allures d’Himalaya.
Les cheveux qui s’envolent, vers le soleil levant,
Il manquerait plus qu’un bon chocolat bouillant

Dis-moi, Xibei Feng
Les deux mains dans les manches
Pourquoi je garde au fond du ventre un frisson
Dis-moi, vieille branche
Gardien de mes nuits blanches
Pourquoi ce vent nous gèle à l’unisson ?

On fixe tous l’Est en guettant l’apparition du soleil, cet astre salvateur qui réchauffera enfin nos petites mains engourdies ! Le spectacle est magnifique, les montagnes à l’est sont enveloppées dans la brume, seuls les sommets ressortent, comme des ilots effleurant la surface de la mer.

Au petit jour

Le jour s'est levé sur un étrange campement...

6h10, le trait rougeâtre de l’horizon s’embrase enfin et une belle boule bien rouge apparaît ! Quelques photos, puis on remballe le camp, prêt à repartir par un autre chemin, tel les rois mages, comme le dit si bien le lettré Vianney.




jeudi 25 septembre 2008

Du développement de ParisTech en Chine

ParisTechniciens ? ParisTechnocrates ? ParisTecHEC ? Quel nom pour les étudiants de ParisTech, ce groupe qui fait le lien entre les plus grandes écoles Françaises, système que nous ne partageons avec aucun autre pays, et les grandes universités internationales menées par les légendaires MIT, Harvard ou autres Stanford ?



Mardi dernier 23 septembre avait lieu une rencontre entre la délégation ParisTech de passage en Chine et les élèves envoyés en Chine dans le programme d’échange ParisTech. Le but du passage en Chine de ces représentants de ParisTech ne se résumait pas à simplement discuter de la future appellation des étudiantes de ParisTech. Ils sont présents en Chine pour réchauffer l’ancienne idée de fonder une école d’ingénieur à Shanghai dépendant de l’institution ParisTech en partenariat avec l’université de Tongji.


Ce projet n’est pas le premier dans son genre, vous avez certainement déjà entendu parler de Centrale Pékin. Installé dans le campus de BeiHang (北京航空航天), équivalent de notre Supaéro Française, dans le quartier universitaire de Pékin, elle propose une formation d’ingénieur, à la Française. Du point du vue d’un élève Chinois, Centrale Pékin est dénommé 北航中法工程学院, littéralement l’école d’ingénieur franco-chinoise de Beihang. Il s’agit donc d’un institut de Beihang au même titre que les 26 autres. Enfin, pas tout à fait identique aux autres : il faut être dans les meilleurs aux examens d’entrée de l’université de Beihang pour être autorisé à entrer dans cette nouvelle école Centrale Franco-Chinoise.

Université de Beihang

Ne nous laissons pas tromper par l’appellation Centrale Pékin : cet institut n’est pas exactement comparable aux différentes écoles Françaises du groupe Centrale. Il n’était pas envisageable de créer simplement une réplique de Centrale Paris à Pékin, le cursus devait être adapté à la formation des étudiants chinois. Leur formation commence donc par 3 années de « base » : l’apprentissage du Français en 1ère année puis classe préparatoire intégrée en 2 et 3ème année. Cette année, la première promotion de Centrale Pékin vient d’attaquer le cursus école d’ingénieur. J’ai candidaté pour aider les étudiants Chinois en seconde année à s’exercer en Français. Ce devrait être plus amusant que des colles de physique…

Rentrée de la première promotion de Centrale Pékin, promo 2005 bien sur!

La nécessité d’adapter la grande école à la Française au cursus chinois, en y ajoutant la prépa intégrée, fut un réel frein au développement du projet de l’école de Shanghai selon Yves Cousquer, chef de la délégation ParisTech, car la prépa intégrée ne fait pas partie des compétences d’excellence des écoles de Paris Tech. Alors pourquoi Centrale a accueilli ses premiers élèves Chinois il y a déjà 3 ans ? Parce que le groupe Centrale a une cohérence, une homogénéité, que le groupe ParisTech n’a pas. ParisTech n’est encore qu’une fédération d’écoles qui se respectent, elle ne forme pas encore un tout. La formation d’un groupe homogène est malgré tout en marche, notamment avec le projet « plateau de Saclay » qui répond au plan campus, et vise à rassembler toutes les écoles de ParisTech, et plus encore, sur le plateau de Saclay.

Université de Tongji

Si Tongji (同济大学), l’université partenaire de ParisTech, a fait la demande claire d’une école d’ingénieur à la Française, quel intérêt ParisTech a-t-elle à fonder cette école à Shanghai ? Commençons par jeter un coup d’œil à ce très bon Article du Figaro. Je cite: « Si les universités locales sont « très bonnes en technique, la France apporte quelque chose en termes de management, de prise de décision, de créativité ou de communication »

Des ingénieurs chinois de haute formation, ayant des compétences comparables à celles des ingénieurs français et surtout sachant s’exprimer en Français, seront formés dans cette nouvelle école de Paris Tech. Cette formation répond donc au besoin des entreprises Françaises présentes en Chine, «très friandes de ces recrues à la double compétence culturelle. »

Du point du vue de l’école en elle-même, c’est aussi l’occasion de briller à l’international en continuant à recruter les meilleurs élèves, venant cette fois du monde entier. Les meilleurs étudiants de Centrale Pékin pourront partir à Centrale Paris, il en sera de même avec l’école de ParisTech.



Revenons sur le chef de la délégation ParisTech : Yves Gousquer. Voyez-ici son CV détaillé. Une carrière visiblement consacrée à l’administration, à l’équipement, aux transports et aux énergies, pourquoi donc diriger un projet d’école de ParisTech en Chine ?

A table avec Yves Cousquer

La réponse est dans le développement durable. Le ministre chinois actuellement responsable de ce développement durable en Chine, un ancien de la génération 77 (réouverture des universités après la révolution culturelle), fut précédemment président de l’université de Tongji, celle avec laquelle ParisTech noue des liens de plus en plus serrés. Une des raisons principales de la fondation de cette nouvelle école est en fait la volonté de former des experts du développement durable, des experts qui ne soient pas simplement Français, ou Chinois, mais internationaux. Des mesures environnementales à l’échelle d’un pays ne sauraient être suffisantes (竹篮打水一场空 pour les adeptes d’expressions chinoises). Les Chinois se démarquent enfin ici de leur symbole de réussite, les Etats-Unis. En prenant la France comme partenaire principal, ils s’attachent les services d’un pays leader dans le domaine du développement durable, et le partenariat existe déjà : des projets d’urbanisme écolos divers ont été lancés des communes de tailles très variées, la plus grande n’étant autre que la grande Nankin…


Un dernier mot pour la route : Pourquoi le développement de ParisTech se fait sous les meilleurs auspices ? Simplement parce que ParisTech forme des élèves qui partiront ensuite dans les corps de l’état. Dans un pays comme la Chine aussi structuré par le Parti, c’est important…

dimanche 21 septembre 2008

Vendredi ou La Vie Sauvage

Vendredi matin, 7h, le réveil sonne : la journée Hardcore débute. De 8h à 21h, il n’y aura pas de répit ! Le premier cours est relatif au cycle de l’uranium, le professeur est âgé, il n’ouvre pas la bouche, ça va être tendu. A 10h, je découvre ma nouvelle professeur de Chinois de Tsinghua, celle que le destin me réserve comme épouse, si je persiste à suivre les traces du maintenant mythique Yannick Bénichou. Elle a de la stature, de la classe, elle est bien habillée, j’aime ça ! Elle articule bien, parle vite et intelligiblement, on se sent tout de suite brillant en écoutant une prof comme ça, capable de faire passer n’importe qu’elle idée dans un ensemble de mots qui reste relativement réduit.

Du coup maintenant je ne supporte plus ma prof de l’institut d’à coté qui ne parle que de 女朋友 (petite amie), de nourriture, de vêtements et de chanteurs pour savoir ce qu’on aime et ce qu’on a déjà expérimenté. A partir du prochain cours je pense lui imposer une nouvelle règle : interdiction d’utiliser les mots 喜欢 (aimer) et (particule exprimant l’expérience vécue, par exemple, « j’ai déjà été à Valloire », n’est-ce pas Pierre ?).

Après une courte pause déjeuner débute mon premier cours de neutronique, le cours de base concernant la physique du réacteur. Mon voisin me souffle que ce cours est connu pour être très très difficile. Je me retourne, pas de filles, bon, il a peut-être raison. Après 10 minutes de cours et deux voies de résolutions de l’équation de transport des neutrons, équation qui semble sorti du chapeau du Laoshi, je crois que mon voisin a bien raison. Fort heureusement, je trouverai le lendemain à la bibliothèque un magnifique bouquin fraichement édité en langue de Shakespeare, que je m’empresserai de photocopier. « Quoi ! Mais la copie tue le livre » vous entend-je déjà dire ! Oui, mais ici le copyright n’existe pas, tout livre acheté n’est de toute manière qu’une photocopie d’un unique livre originale. Je me permets de citer ici le blog de Julie/Julien, sans problème de copyright cette fois-ci :

On peut apercevoir la couverture de mon livre d'ingénierie financière en chinois. Mais vous me direz comment fais-tu, ô kariboo fuerte, pour faire de l'ingénierie financière en chinois alors que tu serais incapable de lire le Petit Poucet dans la langue de Confucius? C'est là que les chinois sont très forts. Voyez vous, la couverture et le sommaire ont beau être en chinois, le reste du livre est une copie exacte de Options, Futures and Other Derivatives de John Hull. Ceci me permet de payer 58 kuai (soit 6 euros) pour un ouvrage qui en France coûte 54 euros. Et pour les livres qui dépassent les 100 kuai (vraiment trop cher pour un livre résultant d'années de recherche d'un pauvre mec dans son bureau), les chinois vont tous simplement les emprunter à la bibliothèque, rentrent ensuite dans un magasin trente mètres plus loin et pour 30 kuai se font faire une copie complète du bouquin. Et pour les plus fainéants, il me semble avoir vu ces livres en téléchargement sur Internet. Et oui, on ne rigole pas avec les droits d'auteur en Chine, tout le monde doit pouvoir en profiter.

Comme si la journée n’était pas assez longue comme cela, je finis à l’institut de chinois avec ma professeur adorée qui me demande si je trouve les chinoises jolies, si je les préfère minces ou replètes, si j’aime les américaines fières qu’on les complimente, si je ne préfère pas les chinoises plus modestes et réservées, si j’ai déjà des plans pour le week-end, elle n’en a pas encore, et nous donnant son adresse msn, pour qu’on puisse la contacter et continuer à progresser durant le week-end… Julien joue le jeu en commençant toutes ses phrases par 我的女朋友 (Ma petite amie), mais je ne réponds plus que des phrases débiles, comme avec les chauffeurs de taxi. Vous ne saviez pas que j’étais fan de Céline Dion ? Que j’étais né en Islande ? Qu’en France on ne se mariait plus, qu’on préférait maintenant les ménages à 3 ?

21h10, enfin libre ! Le Lush n’est pas loin, mais ceci est une autre histoire…

jeudi 18 septembre 2008

Retour à l'université de la radio et télé chinoise

Après déjà 2 mois en Chine, je me suis enfin résolu à rendre visite à mes anciennes collègues côtoyées durant mon stage ouvrier l’été dernier. Pourquoi ai-je attendu aussi longtemps ? L’excuse officielle, c’est que l’entreprise est restée fermée durant toute la période des Jeux Olympiques. En réalité, je ne le savais même pas, l’excuse réelle c’est que j’avais un peu honte de leur montrer tous les progrès négatifs que j’avais accompli durant ma 3A à l’x… Aujourd’hui, je me suis rattrapé, et j’ai été ravi d’aller les saluer de nouveau.

2 insolites en chemin :

Un ouvrier transportant son chargement dans le métro, vous le voyez ici au contrôle des sacs…

Puis une rue abandonnée pour laisser le passage à ce qui ressemblait bien à un convoi présidentiel. Les vitres tintées étant ce qu’elles sont, je ne saurais pas s’il s’agissait réellement de Hu Jintao.

Quoi de neuf dans l’université centrale de la radio et télé chinoise ?

Il n’y a toujours pas d’étudiants, mais comme cette entreprise produit des manuels avec accompagnements audio-visuels, elle a le droit au titre d’université. Tout le monde y est laoshi.

奚军 (Jessie) a pris place au bureau d’于思洋 (Yu Siyang) qui a changé de travail peu après notre départ. Elle a toujours peur de conduire, attends un enfant mais n’a pas fini les petits contes commencés avec nous l’année dernière.

毛丹 revient de Chengdu (pas étonnant qu’elle soit Sichuanaise !), capitale du Sichuan où a lieu le tremblement de terre en mai dernier. Les répliques se faisaient encore sentir le mois dernier ! Les chaises tremblaient comme si quelque se trouvait derrière son dos en train de secouer le dossier de la chaise... Par chance, il n’y a pas eu de destruction à Chengdu même.




范媛 (FanYuan) était très occupée et semblait fatiguée. Elle a quand même apprécié les chocolats et m’a invité à revenir régulièrement.

Tout le monde a réagi vivement en apprenant que j’étudiais la physique nucléaire ! Je les ai beaucoup déçues en leur apprenant que je ne comptais pas enchainer sur un doctorat et devenir chercheur ensuite. Elles m’ont dit que les chercheurs ici étaient vraiment très hautement considérés.

Je n’ai malheureusement pas vu les 2 personnes (宋建国 et 陈静)avec qui j’avais travaillé sur mon projet de documentaire sur les universités pour personne âgées, Il faudra que je revienne !


mardi 16 septembre 2008

Sanlu: One World, One Dream?

Si je vous dit que j'ai obtenu mon visa en payant deux fois le prix sans passer par les guichets, si je vous dit que les bars d'Wudaokou (le quartier universitaire) servent des cocktails à des prix imbattables mais dont les résultats sont bien pires qu'une gueule de bois (Ireland approved), êtes-vous étonnés?

En tout cas, l'article suivant à propos du scandale du lait frelaté fait un bon état des choses. Sécurité alimentaire, pots de vin, justice efficace, tout y est. Dommage que je ne sache pas encore lire le journal en Chinois histoire de comparer...



Un autre article, acerbe, rappelle les antécédents des produits alimentaires frelatés (mélangés avec des substances étrangères), ainsi que les résultats d'une première expérience d'utilisation de la mélamine en remplacement de protéines alimentaires.

Rappelons que les 2 nourrissons qui sont morts suite aux effets du lait frelaté Sanlu le sont respectivement depuis le 22 juillet et le 1er mai, ces articles datent du 15 septembre...

Généralement, on s'assure d'abord par des tests sur animaux que les produits sont sains. Les résultats furent édifiants: voir ici. Cela n'a pas empêché l'utilisation sur les humains...

dimanche 14 septembre 2008

Sortie Rando à 密云

Récit de notre petite sortie dans le conté de Miyun (密云), à environ 80 km au Nord-Est de Pékin.


De ma chambre au sommet de la montagne, ce fut un véritable raid : Nous partons fort pour impressionner nos adversaires, mais Julie casse sa chaine en cours de parcours et nous finissons en Run & Bike. Rattrapés à l’issue du premier segment par les expérimentés 2ème année, c’est en peloton groupé que nous nous engageons sur la piste de la ligne 13 du métro. Malgré les enseignements de la RRA (cf Hannibal de l’année dernière), nous faisons confiance aux anciens, et c’est la loose topo. Nous faisons le tour complet de la banlieue nord avant d’arriver au check-point suivant : 东直门.


Pause ravito au Mcdo, puis transfert par bus climatisé jusqu’à 怀柔, départ de l’épreuve suivante. Epreuve par équipe non chronométré, variante du défi cabine téléphonique : il s’agit de s’entasser dans un des classiques minibus pékinois. Bien loin du record Chinois de 14 personnes, nous nous contentons d’un modeste 10 Français. Encore une fois les Chinois sont au dessus. Le chauffeur tente tout pour nous convaincre de le suivre dans son village : Il va pleuvoir, venez vous abriter. C’est loin, ça ne sert à rien d’aller aussi loin. C’est beau, mais pas trop quand même, vous feriez mieux de vous arrêter ici. Vous avez faim ? Mais on mange mal là-bas ! Arrêtez-vous plutôt ici ! Parce que vous pensez faire de la cueillette ? Mais vous trouverez rien là-bas !


Après un second ravito où nous dévorons un fantastique mouton, nous attaquons la cote : Vincent prend tout de suite la tête. On le perd rapidement de vue, et c’est en arrivant à l’épreuve de natation que l’on découvre l’avance qu’il a déjà prise : en maillot, il a déjà remonté le torrent sur plusieurs centaines de mètres, il s’attaque déjà au canyoning.


Lâchant nos compagnons, Julien et moi coupons par la montagne et refaisons notre retard. Nous sommes maintenant sur les talons de Vincent. On avance à fière allure. On se regarde, on s’estime, on teste l’adversaire du regard. On rattrape deux échappés, Coco, et Eloise, cette dernière ayant perdu son H en route. C’est à la faveur de ce dépassement que nous distançons Julien. Hugo suit la course de loin:

Ils sont là haut!

Vincent place alors une attaque tonitruante. Je le suis, difficilement. Il me prend 5 mètres, je reviens. Le cœur bat à tout rompre, mais je ne lâcherais pas. Je respire à pleins poumons comme je ne l’avais plus fait depuis des mois, je mouille le T-shirt. Je le suis. Nous passons les Chinois les uns après les autres, les plus fair-play nous encouragent : 加油Combien de temps reste-t-il demandons-nous aux spectateurs amassés sur le bord du chemin ? 1h, ok ! 100m plus loin, ½ heure, ok, quel rythme ! Nous rattrapons les leaders chinois à 200 mètres du sommet et c’est bien le bleu-banc-rouge qui flotte dorénavant au sommet ! Julien, quasi revenu sur nous, atteint lui aussi le sommet quelques secondes plus tard et complète le podium tricolore !


La vue est imprenable : du blanc, du blanc, du blanc. Nous réalisons que ne désignait pas la Mongolie, mais le verbe « couvrir ». Ainsi nous sommes au sommet de la montagne couverte par les nuages. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle porte bien son nom…