lundi 29 décembre 2008

Bien fait pour eux !

Souvenez-vous, l'histoire du lait frelaté, c'était il y a pas si longtemps...

Depuis, les exportations Chinoises de produits laitiers ont baissé de ... 99,2% !

Alors, les Chinois n'ont pas été étonnés d'apprendre la faillite de Sanlu cette semaine. 罪有应得, ils l'ont bien mérités!

A quand le tour de Mengniu? For a better life...

vendredi 26 décembre 2008

The Inconvenient Truth


Voilà déjà plus de trois ans que « The Inconvenient Truth » est sorti au cinéma. Un détail qui ne m’avait pas tant marqué la première fois que je l’ai vu, c’est la visite d’Al Gore en Chine, précisément à l’université de Tsinghua, au cours de sa tournée mondiale afin de faire prendre conscience de l’enjeu environnemental.


Cette visite ne fut pas d’un effet transcendant, car pour les chinois, la préservation de l’environnement reste un « loisir de riches », pas une urgence que nous n’avons plus le luxe de négliger. Pourtant, à en croire les études présentées par Al Gore, les régions de Pékin et Shanghai seraient toutes deux envahies par les eaux en cas de fonte des glace du Groenland ou de l’antarctique. Est-ce bien la peine de faire fonctionner plus de 80% des grues mondiales si c’est pour voir tout englouti dans un avenir pas si lointain ?


Mais qu’est-ce que qui fait de la Chine un pays si polluant ? Pour une bonne partie, le concours de l’utilisation de technologies encore faiblement avancées, à des gigantesques ressources en charbon. Le charbon est ainsi la principale ressource énergétique de Chine (68% des ressources énergétiques primaires, pour une moyenne mondiale de 20%).


Malgré tous ces aspects du mauvais comportement environnemental de la Chine, cette dernière n’a-t-elle pas pris la mesure la plus radicale vis-à-vis de la préservation de l’environnement ? La mesure qui permet de combattre la plus grande des causes du dérèglement environnemental ? Pas la révolution industrielle, pas la consommation inutile de viande, pas la multiplication des transports. Simplement une population humaine qui a dépassé la limite que la terre lui avait donnée ?



Changeons maintenant un peu d’horizon, laissons la Chine tranquille, et réalisons que la consommation énergétique excessive n’est pas le seul de nos torts. Je vous invite à consacrer les 20 minutes nécessaires au reportage suivant, très intéressant pour nous faire prendre conscience que nos habitudes alimentaires sont loin d’être innocentes vis-à-vis de l’environnement. Monsieur Marius un jour me l’avait pourtant dit, qu’il ne servait à rien de manger de la viande le soir, j’aurais du l’écouter…



Enfin un article du Monde à propos d’une nouvelle théorie scientifique selon laquelle notre époque actuelle ne serait pas la première fois que l’homme influe fermement sur le climat. La première fois aurait été il y a 10 000 ans quand l’homme a développé l’agriculture. Le défrichement inhérent aurait augmenté d’une quantité, raisonnable, la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et aurait ainsi évité une entrée en période glaciaire. Même si ces idées ne sont pas encore confirmées par la communauté scientifique, "elles ont le mérite de nous forcer à réfléchir sur les effets à long terme de notre action sur le climat". "En ce sens, Walter Ruddiman pose les bonnes questions."

jeudi 25 décembre 2008

Joyeux Noël ! 圣诞快乐!Merry Christmas !

白雪儿飘飘,鹿铃儿敲敲,甜蜜的平安夜又来到,快乐的圣诞节多美好!

Malgré mes DS du 24 et du 26, malgré ma présentation du 25 au matin, j’aurais pu tomber plus mal, certains de mes camarades, chinois, étaient en cours hier 25 au soir, cours immanquable car présentation orale notée….

Si les fêtes d’origine Chrétienne, puis réarrangés à l’Américaine telle Halloween, s’exportent si bien en Chine, il n’y a pas de raison que Noël n’en ait pas aussi l’opportunité. Un frémissement existe déjà. Bien sur, cela commence dans les supermarchés. Mais les jeunes se prennent au jeu. C’est pour l’instant surtout l’occasion pour les petits couples de se retrouver, mais on sent que Noël en Chine ne demande qu’à se développer. Je ne serais pas étonné en revenant dans 10 ans de voir des arbres de Noël fleurir dans les grandes villes chinoises. Seul bémol, il n’y a pas de sapins ici…

Noël, bientôt une fête à la dimension de la planète entière ?

Petite vidéo pour vous, en se souvenant qu’aux yeux de la plupart des Chinois, l'étranger est égal aux US, US que toute la Chine imite depuis longtemps.



En tout cas, hier soir la bonne humeur était de rigueur parmi les étudiants étrangers, et nos bâtiments résonnaient par-ci par-là des éclats de voie des différents grands diners qui s’étaient organisés. Le notre, à grande tonalité française, fut orchestré par un magnifique trio rassemblant trois générations de centraliens à Tsinghua : Richard, l’ancien, Alex, le meneur, et Vincent, le bon fils !

Richard, l'ancien

Alex, le meneur, aussi dit l'âne depuis hier soir

Vincent et ses innombrables gâteaux

Un menu comme on pourrait en avoir en France : Foie gras, saumon et crevette en entrée, plat de fruits de mer en attendant le plat principal : dinde avec son assortiments de légumes. Magnifique plateau de fromages fraichement arrivés de France, et de belles buches de Noël !



圣诞快乐,双蛋快乐!

vendredi 19 décembre 2008

LA FAN FA RE !


Retournons voir quelques mois auparavant. Nous sommes à mi-septembre, en pleine semaine de recrutement des associations. L’une d’elle brille de mille feux et fait plus de bruit que toutes les autres réunies. Ma curiosité est aiguisée, je me dirige vers ces hommes portant fièrement d’étranges instruments de cuivre, et s’écriant régulièrement : Tequila ! L’un d’entre eux, que nous surnommerons Bob pour simplifier, voir l’article deux fois précédent, me prends sous son aile, et me guide jusqu’à leur antre, un bien étrange bâtiment nommé 蒙民伟楼, nom intraduisible mêlant le populaire et le gigantesque à la Mongolie. Que vais-je bien y découvrir dedans? Je passe la porte, un garde tout habillé de vert me toise du regard, je tourne le regard dans la direction opposée, une salle dont les pans de murs ont été écartés s’offre à mes yeux. Des Chinois, des Chinoises, des Grandes Chinoises font d’étranges mouvements les uns après les autres. Mais Bob ne me laisse pas m’appesantir d’avantage et m’entraine plus profondément dans cette Antre Mongole. J’aperçois sur mon passage certaines personnes un erhu sous le bras, décidément, la Mongolie est à l’honneur ici. Mais c’est toujours plus loin que Bob m’emmène, tout au fond, là où personne ne m’entendra crier. Il me laisse entre les mains d’un homme robuste, de grande taille et de tour de ceinture impressionnant que j’ai depuis surnommé Hrotgard. Celui-ci me fait signe de m’assoir. Après quelques instants qui me paraissent une éternité durant lesquels je partage des regards inquiets avec mes voisins, Hrotgard m’indique un nouveau siège, je m’empresse de suivre son doigt. Je suis alors invité par Sam, qui me fixe d’un regard qui semble lire à travers moi, à taper dans mes mains en prononçant des sons étranges. Ne sachant alors pas trop pourquoi Sam se dirige vers Hrotgard et lui murmure à l’oreille 可以了, c’est bon ! Je suis alors raccompagné gentiment à la porte en me promettant que l’on aura rapidement besoin de moi.

Un jour passe, deux, trois. Toujours aucune nouvelle de Bob, d’Hrotgard ou de Sam, mon excitation se mue en attente agitée. Une semaine, 10 jours, on ne me rappelle toujours pas. Non, je ne parle pas d’Areva... Je ne sais que faire. Déterminé à tout, je me décide à me remettre en route vers l’Antre Mongole. J’enfourche mon destrier, je fends le vent qui semble décidé à m’empêcher d’avancer plus loin vers l’Ouest, je retrouve le chemin que nous avions suivi, Bob et moi, ensemble, la toute première fois. Aujourd’hui, je suis seul, mais je suis décidé. Cette fois-ci, les portes sont closes, je les ouvre. Pas d’air de musique pour guider mes pas, le bruit de ces derniers me suffisent, et je trouve enfin mon but, cette salle immense où j’avais rencontré Hrotgard.

J’y retrouve mon ami Bob, enfin, celui que je croyais être mon ami. Aujourd’hui, il a l’air beaucoup, mais beaucoup moins sympathique que lors de notre première rencontre. Aujourd’hui, il m’explique qu’il ne voit plus d’un très bon œil ma venue dans sa petite secte, que nous surnommerons « Fanfare ». Deux ans ne seront pas suffisants pour me permettre d’atteindre le grade ultime, celui de membre de la première fanfare. Pourtant, je me souviens avoir entendu de sa propre bouche qu’un Français venait de les quitter, que ce Français comme moi était étudiant en master et n’avait donc pas pu rester plus de deux ans. Bob m’invite finalement à prendre contact avec le président, 王龙, le Dragon Roi !

王龙, le dragon roi

Le Dragon Roi, non, je ne peux pas, il est trop impressionnant. "Bon, pas de problème, je l’appelle moi-même me répond Bob". Après quelques minutes de discussions dans une langue qui ressemble à de l’Elfique, Bob me rapporte les paroles du Dragon Roi: pas assez de trompette, trop petites pour moi…

Je commence alors à douter de Bob. Bob joue double jeu, je n’ai pas encore réussi à percer son but, mais je sens que Bob me trompe… Je parviens malgré tout à récupérer le 06 du Dragon Roi, et je lui écris une longue tirade par sms. Pas de réponses… Terrible déception… Je rentre… Le vent souffle toujours, toujours en direction des bâtiments des élèves étrangers, comme s’il essayait de me faire comprendre que ma place n’était pas ici…

Je me console le soir même au club Français, là où au moins, on peut encore espérer quelque chose de moi. Puis c’est bientôt l’heure de rentrer, le moral toujours dans les chaussettes, et pas vraiment envie de les enlever pour les mettre sur ma tête. Le téléphone sonne. Wei ? Qu’est-ce qu’y a ? J’ai oublié mon sac ?

« 你是圣宏宇吗?» (Es-tu Sheng Hong Yu, maintenant vous savez ce que cela veut dire) me demande une douce voix féminine. « Je m’appelle Zheng Nan, je t’appelle pour t’annoncer une bonne nouvelle : Tu as été accepté à la fanfare, tu commences vendredi prochain ! »

Youhouuuuu ! Je fais trois fois le tour du bâtiment en courant, je passe emmerder un coup Antoine, qui ne me parlera dès lors plus de LA FAN FA RE, et je passe dire bonjour à tous mes voisins, car s’ils ne me connaissaient pas encore, cela ne va pas tarder !

La douce Zheng Nan, sous le regard de Hrotgard

Le vendredi suivant, j’arrive tout excité, je découvre mes camarades leur instrument à la main. Moi je n’ai rien… Encore un sale coup de Bob ! Je récupère alors une trompette Jupiter, qualifiée de petite trompette d’étudiants par un professeur américain qui a rejoint la famille ultérieurement, et je découvre qu’en fait, je n’ai franchis que la première porte ! Si je suis dorénavant membre de la grande famille de la fanfare, les épreuves à passer avant de côtoyer les cors, les percussions ou autres saxophones, sont nombreuses.

Pour le premier semestre, ce sera cours de trompette, cours en groupe avec les quelques autres nouvelles recrues. Un cours toutes les deux semaines, avec un professeur professionnel. Les progrès sont assez rapides au début, grâce à une technique très efficace pour monter dans les aiguës. Je joue à peu près tout les jours, dans une des nombreuses salles du conservatoire (le nouveau nom de l’Antre Mongole depuis que je n’en ai plus peur !) prévu pour répéter, ouf, mes voisins l’ont échappé belle !

Aujourd’hui, c’était le concert en l’honneur de la nouvelle année par l’orchestre traditionnel, suivi de la fanfare. Grâce à Antoine, j’ai pu assister au spectacle. Un spectacle incroyable. Une ambiance de feu. Une miss asymétrique (que vous ne connaissez encore que par les dires de Julien, mais nous en reparlerons un jour prochain) des grands jours. Des petits nenfants qui chantent très très bien. Bref, un très beau concert.

L'Orchestre Traditionnel

La Fanfare N°1

Aujourd’hui, Bob a attendu la fin du concert pour me dire qu’il avait une place pour moi… Je le savais, depuis le début, Bob est un traitre ! Demain, j’ai peur. J’ai peur de ce qu’est en train de préparer Bob. Car demain est jour d’examen… Demain, je passe à la trompette, et ma performance décidera de mon passage au rang supérieur, au rang de trompettiste de seconde catégorie, membre de la seconde fanfare !

lundi 15 décembre 2008

Massive Update

Nouvelle N°1 : Aujourd’hui j’ai gagné mon combat dans le face à face à vélo. J’ai fait abstraction de mon humiliante défaite du mois dernier, je n’ai pas bougé, j’ai regardé mon adversaire dans les yeux, et c’est lui qui a mangé le trottoir ! Encore un Chinois qui roulait la tête en l’air en serrant le trottoir de gauche. Il va quand même falloir que je me mette dans la tête qu’en Chine, le chinois qui longe le trottoir de gauche est prioritaire sur le cycliste qui longe le trottoir de droite. Rouler à droite n’est plus gage de sécurité, un Chinois peut toujours débouler d’en face !

Nouvelle N°2 : Les marques Hongkongaises de vêtements dont les boutiques sont légions dans le quartier ne sont pas de meilleures qualités que les marques chinoises. Un prix 4 fois plus élevé permet de trouver des vêtements un peu plus stylé (parce que les chinoises sont quand même très mal habillées, racontée par Julie), mais la qualité reste la même que les classiques produits Chinois (Lisez ici l’article d’Antoine), avec un aspect original qui ne dure pas la semaine, ils partent véritablement en morceaux…

L'armée des 12 Running-Girls

Nouvelle N°3 : Dans la série pas classe, mais pas classe du tout, après la Chinoise en robe de mariée et en running, voir en chaussure de rando, on a le Chinois dans les vestiaires de la piscine. Le chinois, très peu pudique, vient se sécher les cheveux devant le grand miroir central vêtu simplement d’un court T-shirt. Normal, c’est pas encore sec dessous. Alors il descend le sèche-cheveux pour se sécher ses parties génitales, d’abord, puis ses petites fesses ensuite. Depuis ce jour, Julie a dit qu’elle ne se sècherait plus jamais les cheveux à la piscine...

Nouvelle N°4 : Sarkozy a rencontré le Dalaï-lama. Si Lemonde.fr n’affiche qu’un petit article sur sa page principale traitant de cette rencontre, il n’en est pas de même dans la presse Chinoise. Mes camarades de classe, ma professeur de Chinois, Wei Laoshi, les chauffeurs de taxi, tout le monde à le nom de Sarkozy en bouche ! Quand Areva vient faire son amphi retap à Tsinghua, la première question posée est : « Et ne pensez-vous pas que la tension actuelle entre la France et la Chine va troubler les activités d’Areva ». Quand je dis au chauffeur de taxi que l’on est Français, je me vois répondre que vraiment à Tsinghua, on apprend très mal à parler le Chinois ! Mes camarades toujours très cordiaux avec moi me disent ouvertement qu’ils détestent notre président…



Nouvelle N°5 : J’ai une année de plus ! Déjà 23 ans, snif… Certains insistent en me souhaitant une bonne 24ème année… Il me reste 7 ans pour devenir un grand homme! Super soirée avec les amis Français (voire Francophones, mais pas plus loin !) d’abord au resto Japonais (qualité tip-top, quantité : à volonté !), puis au bar blu de Sanlitun, tout ça dans le quartier expat. Pleins de supers cadeaux, un chapeau de père Noël pour pas que je me perde, une guirlande pour danser en mode sapin de Noël, pleins de DVD, avec des petites et des grandes filles, des chansons de karaoké pour épater mes camarades en soirée, des sucreries pour continuer mon ascension vers le quintal, un gâteau Chocolat-Poire parce que c’est celui que je préfère, un cd de chanson françaises romantiques pour rester fidèle à notre réputation, un cd pour les chinois nostalgiques de leur pays, un joli coussin rouge pour écrire confortablement cet article, une corde à sauter qui ne finira pas sa vie au bout des 233 sauts à la corde, et enfin un porte-clés poisson rouge, maintenant vous devez comprendre pourquoi ! Bref j’ai été bien gâté !

On dine autour du cuisto!

Il sait aussi faire le spectacle!

Coquilles Saint-Jacques!

Nouvelles N°6 : Le vendredi est toujours aussi horrible. La faute principale au prof du cours avancé de Neutronique, un mot barbare pour désigner un cours de barbare. Je ne comprends toujours pas beaucoup plus que ses « dui bu dui », c'est-à-dire « n’est-ce pas », ou plutôt « hein ? » à la fin de chacune de ses phrases. Il commence tous ses cours par nous dire que ce que l’on va traiter est étudié en une quarantaine d’heure dans les universités américaines, mais que comme on est pressé, on le fera en 3 heures… Mais si je le déteste aujourd’hui, c’est qu’il nous a proposé cette semaine de choisir entre la semaine 17 ou la semaine 18 pour l’examen final (celui que je n’ai bien sur aucune chance de valider), et c’est après avoir entendu que tout le monde préférait la semaine 17 qu'il a décidé que ce serait en semaine 18 ! En semaine 18, le dernier jour, celui qui m’empêche d’aller à la cascade de glace ! Je suis trop déçu ! Cela fait déjà deux semaines que je suis l’entrainement spécifique à la sortie (racontée ici par Julien), je ne pourrais même pas y aller !

Des tractions, en veux-tu, en voilà!

Nouvelle N°7 : Je commence à être connu au club Montagne. Voici comment je suis décrit par le président sur le facebook chinois :


圣宏宇 , 跑步不错 ,喜欢攀岩: Mathieu, belle course, aime l’escalade !

Nouvelle N°8 : J’ai élucidé le problème des 4 délégués! 1 département, 80 élèves séparés entre 2 groupes. Dans chaque groupe un représentant des membres des « jeunesses communistes », et un représentant des membres du parti. En fait, à Tsinghua, tout le monde est au moins membre des jeunesses communistes. En effet depuis qu’ils sont tout petits, à l’école, les professeurs recrutent pour les jeunesses communistes parmi leurs meilleurs élèves. Donc ceux qui viennent ensuite à Tsinghua. Les encore meilleurs, une fois grand, sont autorisés à intégrer le parti. Donc dans ma classe, tout le monde est/fut membre des jeunesses communistes, mais seuls les meilleurs d’entre eux sont aujourd’hui membres du parti. Le chef de classe est donc le représentant des membres de la jeunesse communiste. Pas étonnant que je n’ai pas trop compris comme le choix des délégués s’était passé à l’époque !

叶流长,Mon chef de classe!

Nouvelle N°9 : Noël, c’est qui Noël ? J’ai DS le 24, cours comme d’habitude le 25, et rien dans la vie de tous les jours ne concourt à l’ambiance de Noël. Au fond ce n’est pas plus mal, ça évite de trop se dire que c’est triste de ne pas pouvoir être à la maison pour fêter Noël en famille. Je serais en Chine pendant notre Noël, et je serais en France pendant l’équivalent chinois, à savoir la fête du printemps, aussi communément appelé Nouvel An Chinois dans nos contrées. Plus de détails sur cette fête au moment idoine, à savoir le 16 janvier prochain, date à laquelle je vous invite à me rejoindre dans le XIIIème, ce sera plus facile que de venir à Pékin…

Nouvelle N°10 : Quoique… Avec les prix incroyables que l'on trouve ces derniers jours… Un AR Pékin-Paris à 300€, et sur Air France, on hallucine ! On dit merci Air France de proposer des billets à 30€ (270€ de taxe d’aéroport), ou merci à Govoyage d’avoir oublié une puissance de 10 dans le prix du billet ? Si c’est la faute à Govoyages, étant donné l’effet de poudre parmi les Français de Tsinghua, ces derniers seront bientôt en banqueroute ! Donc j’en ai profité, et je serai à Paris du 18 janvier au 2 février pour 2 belles semaines Françaises !

dimanche 7 décembre 2008

Le Poisson Rouge

Le poisson rouge ou carassin, (Carassius auratus auratus (Linnaeus, 1758)) est un animal commun dans le monde entier, à l'état sauvage dans des eaux douces, calmes et tempérées, ou domestiqué dans les bassins et les aquariums. Il est issu d'un cyprin ou carrassin asiatique, le cyprin doré (Carassius auratus), il est donc proche du Carrassin commun mais ce dernier ne parait pas être l'ancêtre direct ni la forme sauvage du poisson rouge.

Intéressant… Le saviez-vous ?

Saviez-vous aussi que les poissons rouges étaient originaires des rivières, lacs et étangs de Chine où leur domestication est déjà mentionnée en 970 avant Jésus Christ ?

Moi je ne savais pas qu’il était d’usage d’expliquer l’origine du titre de son blog. Alors, merci Arnaud de me rappeler à mon devoir. Après plus de 4 mois d’incompréhension, le mystère du poisson rouge en terre communiste s’apprête à être levé ! Référence à l’expression comme un poisson dans l’eau ? Ce titre ressemble bien à l’ambition que j’avais de me fondre dans cette grande Chine qui fait peur, comme dirait Pierre, et de me fondre au point de devenir rouge moi aussi. Un titre raillé comme il se doit sur douxanddouce@blogspot.com... Mais peut-être Julien lui-même ignore-t-il aussi l’origine réelle de ce titre ?

Si ces deux dernières années il était naturel pour mes camarades de Chinois de me faire signe dès qu’ils voyaient des petits poissons rouges, en bassin ou dans leurs assiettes, les nouveaux lecteurs de ce blog ne doivent certainement pas comprendre cette petite tradition. Tradition instaurée par Mme Bai, ma professeur de Chinois, elle-même qui fut pourtant la créatrice de mon nom chinois…

Un nom Chinois ? Oui, j’ai un nom Chinois, et tout ceci à un rapport avec ce nom Chinois. Ma chère grande Cécile me fit part aujourd’hui de l’amusement qu’elle avait à lire les prénoms des chinois qu’elle côtoyait : « Pour mon boulot, je corresponds avec des chinois qui ont des noms hyper rigolos, genre un prénom américain et un nom de famille chinois : Bruce Wang, Rob Li, etc. Je sais pas trop pourquoi c'est comme ça, est-ce que c'est une mode ou bien? Comme si tu appelais tes enfants Chang et Wang Saintes, ce serait bizarre.... »

Alors Cécile, sache que tu n’es pas trop loin de la vérité. Pas sur les enfants chinois, ne t’inquiète pas, mais sur le mélange franco-chinois Wang Saintes.

Il faut savoir que les prénoms ou noms chinois ne sont pas aussi simples à prononcer que les classiques Wang ou Li. L’occidental moyen est incapable de prononcer nombre de sonorités chinoises, ou plus exactement de faire la différence entre des sonorités proches, comme par exemple les 4 sons Z, C, J, Q tous plus ou moins proches de notre Ts, et dont on fait l’amalgame en transcrivant phonétiquement le Chinois vers le Français. C’est aussi le cas de d’autres sons, comme le Ch et le Zh, rassemblés en Français sous le son Tch. Il faut rajouter à cela le fait bien connu que le Chinois est une langue à 4 accents. Ainsi 8 personnes de noms différents en Chine pourront se retrouver avec le même nom Chang en France !

Alors que ce soit par lassitude d’entendre son prénom écorché, ou par bonté envers les occidentaux qui retiennent beaucoup plus facilement les prénoms classiques, ces chinois se choisissent un prénom occidental avant de voyager à travers le monde. D’où le Bruce Wang, le Rob Li…

D’ailleurs, à Tsinghua, tous les élèves ont un petit prénom anglais, tous sauf les petites chinoises qui apprennent le Français. Les prénoms à la mode ? Michelle, étonnamment, mais surtout Hélène ! Elles veulent toutes s’appeler Hélène ! Car comme vous ne le savez peut-être pas, Hélène est la chanson la plus populaire de Chine ! Attends, Hélène, de quoi tu parles, quand même pas de cette chanson de série tv débile ? Et bien admirez la version karaoké! . Hélène, qui se fait d’ailleurs atrophiée en Yiliannuo(伊莲娜)… Quand je vous dis que la transcription phonétique des noms fait souvent très mal…

J’ai eu du mal à ne pas rire quand la petite Peng Lin est venu me demander de lui trouver un prénom français, en m’avouant qu’elle aimait bien Hélène, parce que ça ressemblait phonétiquement à son vrai prénom…

Mais on s’écarte du vrai sujet. Un poisson rouge en terre communiste ? Oui, donc si nous sommes incapables de prononcer au premier abord les prénoms des petits chinois, il n’y a pas de raison qu’il n’en soit pas de même de leur coté. Alors afin de ne pas leur compliquer la vie avec un mathieu impossible à prononcer et à mémoriser, ici je m’appelle Hong Yu, Sheng Hong Yu.

Merci Julien pour la photo!

Si Sheng (圣) est une traduction de « Saintes », Hong Yu (宏宇) n’a aucun rapport avec mon Prénom Français. Il me fut proposé par ma professeur de Chinois de l’x. 宏 fait référence à la grandeur, 宇 à l’espace. Des traductions fantaisistes m’ont été proposées : le Saint Explorateur Cosmique, ou Celui qui magnifie la Sainteté à travers l’Espace. Rassurez-vous, ce n’est pas à cela que pensent automatiquement les Chinois quand je leur dis mon prénom. Cependant, la réaction est toujours la même : 好听, très joli prénom ! Car c’est vrai que c’est un prénom très noble que m’a choisi Mme Bai, à moi d’être à la hauteur de ce prénom…

Mais je n’ai toujours pas répondu à la question. Donc oui, retour au Chinois, langue tonale, 4 tons. Le premier, un ton plat (comme la deuxième syllabe dans tadaaaaa), le deuxième, un ton montant (comme What ! d’un ton incrédule), le troisième, un ton qui va racler le fond de la gorge (un So insatisfait), et le petit quatrième, un ton descendant (comme l’apostrophe américain Hey !). Deux accents différents, c’est vraiment comme deux syllabes différentes. Ainsi 妈妈骂马吗?, qui veut dire Maman a-t-elle grondé le cheval, lorsqu’on l’écrit en Pinyin sans les accents, ça nous donne ma ma ma ma ma ? …

Mon petit prénom, Hong Yu, se lit avec un deuxième suivi d’un troisième ton. Mais il suffit de le prononcer un tout petit peu différemment, avec deux 2èmes tons, et on obtient tout de suite 红鱼, Poisson Rouge !