vendredi 29 janvier 2010

Ecoutez la radio !

Bêtement, j’aurai attendu jusqu’au mois dernier pour m’acheter un poste de radio. Naïvement je pensais qu’avec la télé et l’ordinateur, je ne trouverai aucun agrément à la radio. Je me trompais.

Installée sur la table de nuit, elle accompagne mes réveils et mes fins de journée. De la musique, des informations et des programmes de divertissement en Chinois bien articulé et à allure modérée. J’y gagne beaucoup par rapport aux programmes télés qui ressemblent plus à des compétitions en terme de débit vocal, qui m’obligent à me concentrer sur les caractères, à privilégier la lecture sur l’écoute, et à rester dépendent de l’écran. J’y gagne aussi beaucoup par rapport à l’ordinateur, lui aussi capable de me proposer tous les programmes radios du monde. Mais la radio par rapport à l’ordinateur, c’est la flexibilité et évite la tentation du vagabondage chronophage sur la toile.

Un peu perdu au milieu de toutes les stations radios, j’ai demandé conseil auprès de mes camarades chinois à Tsinghua. Mais ils m’ont tous, vraiment tous, dit qu’ils n’écoutaient pas la radio. L’ordinateur leur suffit, ils préfèrent regarder des vidéos sur des sites de type youtube. J’ai alors réalisé que la radio est le premier vecteur de la dissémination de la musique. Lorsque je parle de cinéma avec mes camarades, nous pouvons toujours discuter pendant des heures, mais quand il s’agit de musique, je n’obtiens jamais aucun répondant. Moi-même depuis mon arrivée à Pékin, j’ai l’impression d’être totalement coupé de l’actualité musicale. La raison à tout ça ? A Tsinghua, on n’écoute pas la radio.

J’ai donc demandé à Mieke, ma contact dans le vrai Pékin, pour savoir ce qu’il fallait écouter. Et la réponse est : écoutez EasyFM (轻松调频), 91.5. Des programmes sympas, de la bonne musique, en langue anglaise comme en langue chinoise. Je conseille en particulier easy morning, de 8 à 11h tous les matins, alternance de tubes et de petites discussions dirigées par les SMS des auditeurs. Ecoutez, et dites-moi ce que vous en pensez !

jeudi 28 janvier 2010

Mais où sont-ils tous?

C’est la fin du semestre à Tsinghua. Vendredi dernier se sont achevées les deux semaines d’examen. Par bonheur, je n’ai pas eu besoin de repasser par là, mon travail de cette année se limitant à mon travail de recherche. Vendredi dernier, c’était donc une grosse moitié des étudiants de Tsinghua, soit plus de 10 000 jeunes chinois et chinoises, qui se sont mis en route vers leur province natale pour profiter des grandes vacances d’hiver. Le traditionnel défilé des curieux véhicules de déménagement a eu lieu entre les dortoirs et la station de métro. Véhicules à 4 roues -2 grandes, 2 petites- 2 sièges, 2 paires de jambes. Un chinois assis devant appuie sur les pédales, une chinoise assise derrière fait rouler la valise à bout de bras sur le sol. Un grand sourire aux lèvres.

Pour les élèves master, la date de libération était une semaine plus tard. Fin d’une sacrément longue période de travail non-stop depuis le 5 octobre. Notre département a organisé ce mercredi un grand banquet dans le campus secondaire. Nous étions des centaines et des centaines rassemblés dans un gigantesque hall pour écouter quelques bons mots des actuels et anciens directeurs de l’institut, pour partager quelques bons petits plats… et surtout pour faire couler le baijiu, le si renommé (redouté ?) alcool local. Ce mercredi, j’ai joué le jeu. J’ai trinqué avec toutes les personnes venues partager un verre à notre table, et j’ai fait ma petite ronde entre les tables des camarades et des professeurs que je connaissais. Ces derniers n’étaient d’ailleurs pas les moins atteints…

Les élèves master sont maintenant repartis. A peu près tous. Au labo Il reste bien Zuo Hongwei, pris d’une soudaine motivation pour finir son sujet avant l’été. Au 8ème du bâtiment 21, il reste bien Kévin, mon voisin malaisien qui attend la visite de ses parents, ou Camille, doctorante coréenne seule à l’autre bout du couloir. Mais dans l’ensemble, Tsinghua semble bien vide. Les fenêtres des bâtiments étrangers traditionnellement allumées à toute heure ne brillent plus. Les embouteillages de bicyclette ne viennent plus troubler la quiétude du midi. L’immense campus de Tsinghua a été abandonné. 

Vous pourriez imaginer un silence mortuaire. Il s’agit plus d’une agréable quiétude. Le vent souffle doucement, dégage l’atmosphère et découvre un beau soleil radieux.

En sortant de Tsinghua, je réalise que la ville entière semble suivre le même chemin. On dirait que tous les habitants de Pékin ont suivi l’exemple des étudiants de Tsinghua, ont pris leur train et sont partis se reposer en province. Les rues habituellement si agitées et si bruyantes semblent prises dans une certaine léthargie. Ces rues si larges dévoilent aujourd’hui leurs réelles dimensions, une fois dénudées de leur habituel flux intense de piétons et véhicules en tous sens. Que ce soit à Wudaokou, à Dongzhimen ou à Gulou, j’ai l’impression de découvrir de nouveaux quartiers. Et je réalise que c’est dans ces conditions que Pékin dévoile réellement ses charmes…

mercredi 27 janvier 2010

Ski à Nanshan (去南山滑雪)

Le chinois d’aujourd’hui n’est pas un sportif. Il a sacrifié les anciennes traditions de maintien d’un certain niveau physique au métro-boulot-dodo. L’ancienne tradition des sports hivernaux est quasiment perdue. Certains persistent tout de même. Loin au nord, dans le dongbei, ils creusent des trous dans la glace pour y plonger. Ici, on est plus raisonnable, on préfère le ski. A 60 km au nord de Pékin, Nan Shan offre une belle petite station enneigée. Vous prenez la navette les mains dans les poches le matin à 8h30 à Wudaokou, et à 10h, vous êtes en haut de la piste noire :

La ville n'est pas loin derrière


 A l'entrée de la station. Pas grande, mais bien assez pour s'amuser une journée


 
Mes compagnons du jour. On admire les bonnets!


 
老鼠 attaque la piste bleue...

lundi 25 janvier 2010

La chronique du labo: Tu as diné?

Moi: Tu as raccroché bien vite !
Liu Jiran : C’était ma mère, elle voulait savoir si j’avais diné. J’ai juste dit oui, et raccroché.
Moi : Ah, elle voulait te préparer à diner ?
Liu Jiran : Non non, si j’avais pas diné, j’aurais dit non, et raccroché de la même façon.

dimanche 24 janvier 2010

La chronique du labo: Haute couture

Zuo Hongwei : La haute couture française, c’est vraiment un truc génial
Moi : Ouais ouais.
Zuo Hongwei : Mais alors pourquoi tu as choisi une majeure de physique, et pas de design en haute couture ?
Moi : Jamais été très doué en arts plastiques, jamais été vraiment passionné par la haute couture, la physique, c’est plus mon truc. Et toi, pourquoi tu fais de la physique et pas du design de haute couture ?
Zuo Hongwei : Parce qu’à l’époque, je ne savais pas que ça existait. Sinon, c’est ce que j’aurai choisi !

vendredi 22 janvier 2010

Quel banquet?

Un gigantesque plaisir aujourd’hui.

Une dame est venue au labo pour nous informer que le départ des bus pour le banquet de jeudi prochain serait à 10h en bas du bâtiment. « Quel banquet ? » s’est écrié Cui Pengfei ? « Le banquet de fin de semestre, qui aura lieu dans le campus secondaire de Tsinghua la semaine prochaine », lui a expliqué Ye Changliu. « Pourquoi je ne le savais pas ? », s’est indigné Cui Pengfei !

Pour une fois j’avais été présent au bon moment et au bon endroit pour recevoir l’info. Et pour une fois, c’est un camarade chinois qui s’est fait couillonné a ma place... ce fut ma revanche et mon plaisir sadique de l’après-midi !

jeudi 21 janvier 2010

Retour sur l'affaire Google

Retour sur l’évènement de la semaine dernière : l’affaire Google. L’annonce publique d’une série d’attaque sur Google et sur ses divers services associés a secoué la communauté étrangère sinophile (et sinophobe). Google a accusé le gouvernement chinois d’être responsable de cette attaque de grande envergure. Google a ainsi trouvé la raison de revenir sur tous les compromis que son moteur local, google.cn, avait accepté de la part du gouvernement chinois. Cet évènement a secoué les sphères bloguistiques, journalistiques et entrepreneuriales toute la semaine dernière. Je ne reviendrai donc pas sur ce que cela signifie en termes d’engagement sur les droits de l’homme et les libertés personnelles, ou sur les soumissions auxquelles doivent se plier tant d’entreprises étrangères pour percer sur le marché chinois. J’ai plutôt cherché à savoir ce que cette décision de Google signifiait pour les étudiants chinois, au moins pour ceux de mon labo.

J’ai commencé par leur demander s’ils étaient au courant de l’affaire Google. Ils l’étaient, mais leur information se bornait au fait que google.cn pourrait se retirer de Chine. Pas de mention d’attaque, ni de refus des concessions. Pour eux, si Google décide de se retirer du marché chinois, c’est volontairement, parce qu’ils y ont échoué, parce que Google n’a jamais dépassé son grand concurrent local : Baidu. Lorsque je leur parle de concurrence injuste, notamment parce que tous les plus grands sites dérivés de Google (Youtube, Picasa, Blogspot, Googlegroups) sont bloqués, ou de filtration des recherches, cela ne suscite pas de réactions.

Ils préfèrent plutôt m’expliquer les raisons de la réussite de Baidu. Baidu, c’est le moteur de recherche local et il existait avant la rentrée de google.cn, il est normal que les chinois préfèrent l’utiliser. Il offre en plus des services très utiles, notamment baidu baike, leur wikipedia, et baidu zhidao, un forum questions-réponses. Il offre aussi le téléchargement gratuit de toute la musique présente sur le web. Bref, lorsque l’on est chinois, et que l’on surfe sur le web « localement », baidu est encore le must.

Mais mes camarades m’expliquent ensuite que baidu n’est efficace que sur le chinois, là où Google offre un service excellent dans un panel impressionnant de langues. Les scientifiques ne peuvent pas se passer de Google, me disent-ils, les recherches en anglais sur Baidu ne sont pas efficaces. Dès que tu travailles dans un milieu où tu as besoin de l’anglais, le monde de la recherche le premier, tu as besoin de Google. C’est pourquoi nous, graduate students, utilisons aussi beaucoup Google.

Quelle sera donc la conséquence d’un éventuel retrait de google.cn ? Pour répondre à cette question, il faut d’abord rappeler la notion de réseau interne et de réseau externe. En réseau interne, la plupart des websites étrangers ne sont pas accessibles. Le réseau externe coupe souvent au labo, il devient alors impossible de se connecter sur iter.org, lemonde.fr, etc. Lorsque l’on achète une connexion, la connexion au réseau interne est bon marché, la connexion au réseau externe est chère. A l’université, on paye 8€ par mois pour notre connexion au réseau externe, les élèves chinois se content de la connexion locale, près de 10 fois moins chère.

Ainsi un retrait, ou une expulsion, de google.cn, serait donc marqué par la disparition de google.cn et la réclusion de google.com sur le réseau externe. Baidu redeviendrait seul maitre à bord en internet local, et les chercheurs et les entreprises pourraient encore avoir accès à google.com en réseau externe, un google.com toujours susceptible de se stopper en cas de recherche sensible, comme c’est le cas actuellement. Si google.com devait être tout simplement banni du web chinois, les pertes pour les chinois eux-mêmes seraient grandes, à commencer dans le milieu de la recherche, un milieu oh combien important aux yeux du gouvernement chinois aujourd’hui.

mercredi 20 janvier 2010

Pékin par Alexis

Au mois de novembre dernier, nous avons eu la visite d'Alexis, un camarade de promo, qui a profité de deux semaines de vacances pour venir faire un petit tour dans l'empire du milieu. Passionné d'archéologie, il a partagé son temps entre Pékin, la plus récente des capitales impériales, et la région autour de Zhengzhou (郑州), située autour du fleuve jaune, et où l'on peut trouver des vestiges d'un grand nombre d'antiques capitales impériales (长安,洛阳,开封).

Alexis ne parlait pas un mot de chinois, mais cela ne l'a pas empêché de regarder Pékin avec des yeux grands ouverts. Témoignage:

Beijing s'étale à perte de vue et semble s'étendre sans limite dans l'espace qui sépare la mer des quelques montagnes au nord que l'on aperçoit a l'horizon. Je me rend compte de son immensité au sommet d'une petite colline ("la colline au charbon") au centre de la ville : autour des toits enneigés de la cite interdite et du vaste espace dégagé par la place Tian'anmen, s'élèvent des grattes-ciels à perte de vue dans toutes les directions ; étrangement, seul le centre semble épargné par cette épidémie de hauteur : est ce l'aura de Mao, qui repose dans un immense tombeau place Tian'anmen, dérangé quotidiennement par des milliers de visiteurs ?

Si les marques de la mondialisation sont omniprésentes (grandes tours, marques internationales, vêtements européens, voitures modernes...), je me sens étrangement beaucoup plus loin de l'occident que jamais auparavant. Je ne sens pourtant pas d'immense différence entre le mode de vie pékinois et anglo-saxon, mais il y a quelque chose dans l'air, que je n'arrive pas à matérialiser, qui rend absolument tout diffèrent. Pékin est une ville monstre, je pourrais y passer des jours en visites, sorties, rencontres ; je loge en CouchSurfing dans une coloc internationale (un italien, un chinois, une australienne et une française), et retrouve le soir quelques amis que j'ai déjà sur place. Je me promène dans le dédale des ruelles du Hu Tong, suit le flot continu de touristes chinois à travers la cite interdite, marchande des vêtements chauds, combat le froid humide qui est plus douloureux qu'a Ulaan Bataar. Je navigue à vue, change de direction autour des ruelles. J'ai la désagréable impression d'être épié, et je suis pris en photo plusieurs fois par des jeunes chinois qui n'ont rien de touristes. La langue chinoise me parait si inabordable, et les quelques locaux parlant anglais ne comprennent pourtant pas le moindre mot ; je suis frustré de ne pouvoir communiquer facilement. La chine s'annonce si vaste, si riche, mais pourtant si fermée linguistiquement...


Retrouvez la suite sur son blog, et n'ayez pas peur de faire comme-lui, tentez l'aventure Pékinoise!

mardi 19 janvier 2010

Le bouddhsime par Fairy

J’ai enfin trouvé un vrai Bouddhiste ! Fairy, un de mes voisins, est quelqu’un qui connait l’histoire, les principes et les croyances du bouddhisme. Et comme tout un symbole, il s’agit d’un Chinois… d’Indonésie ! Comprenez que ses origines sont chinoises, mais que les membres de sa famille ont émigré il y a quelques générations en Indonésie. Les Chinois de l’étranger sont ainsi souvent décrits comme l’image d’une chine figée à l’époque de leur émigration. Le bouddhisme de Fairy est ainsi un bouddhisme assez pur, qui ne s’est pas mixé avec d’autres croyances comme c’est la cas en Chine.

Pour Fairy, il n’y a pas de dieu dans le bouddhisme, mais oui le bouddhisme est une religion, car il voit la religion comme un ensemble de principes, de valeurs et de rites permettant de contrôler et de guider des individus dans une bonne direction. Voici donc quelques éléments que m’a rapporté Fairy sur cette religion qu’est le bouddhisme :

Dans le bouddhisme, une notion primordiale est le karma (因果). Tout évènement est la conséquence de quelque chose, et chacune de nos actions aura une répercussion dans le futur. Si je suis malchanceux, si je subis des souffrances, ce n’est que le résultat de mes mauvaises actions du passé. Si je suis malade, si je meurs, de même. Il me faut donc apprendre à me comporter comme il le faut, apprendre à réaliser des bonnes actions. Une bonne action, c’est une action par laquelle j’aide autrui. Aider autrui pour m’éviter toute souffrance ou tout évènement malheureux dans mon futur, que ce soit dans cette vie ou dans une vie ultérieure.

Car oui, le cycle des réincarnations est un autre principe de base du bouddhisme. Le monde est composé de plusieurs niveaux, et il existe une gradation entre ces différents niveaux. Si tu as accomplis suffisamment de bonnes actions dans ta vie, tu atteindras un niveau supérieur dans ta vie suivante. Une âme dans le niveau animal pourra atteindre le niveau des humains, une âme humaine pourra atteindre un niveau de sagesse supérieur. Une âme ne s’éteint donc jamais. Par de bonnes actions, elle cherche à grimper vers le niveau de sagesse supérieur et ainsi à échapper au cycle des réincarnations. La vie est vue comme une période de souffrances (苦海), souffrances qui ne s’arrêteront pas avant que l’âme n’ait échappé au cycle des réincarnations. Il existe un niveau de sagesse ultime qui a été atteint par le fondateur du bouddhisme, Sakyamuni.

Sakyamuni n’a pas écrit de règles, il n’a d’ailleurs rien écrit du tout. Il a fait des expérimentations, il a médité, il a compris beaucoup de choses, et il en a fait part à travers des histoires et des exemples. Ses pensées ont été mises en forme dans les sutras. Une différence principale avec la bible et le coran, c’est qu’il n’y a pas de « devoir faire » ou de « ne pas devoir faire ». Croire au bouddhisme, c’est seulement croire à la conception bouddhiste du monde, avoir conscience des implications de ses actions.

Lorsque l’on est bouddhiste, on apprend aussi à pratiquer la méditation. Le but de la méditation est d’arrêter de penser. Ne penser à rien. Plus exactement, échapper aux pensées complexes inhérentes à notre vie. Je dois arriver à me concentrer sur quelque chose de simple, une musique, ma respiration, un mouvement. Je dois me concentrer assez fort pour ne plus penser à autre chose que cette musique, cette respiration, ou ce mouvement. Je ne dors pas, car je suis conscient, j’ai notamment encore conscience du temps qui passe. Mais je libère mon esprit des ses pensées pour entrer dans un état de relaxation. Je me calme. Et quand je sors de cet état de méditation, je suis toujours dans cet état de relaxation qui me permet de réfléchir sereinement aux problèmes qui se posent à moi.

« Et le rapport avec la notion de bien faire ? En quoi la méditation t’aide-t elle dans les principes du karma ? » En état de méditation, tu peux te concentrer sur cette idée du bien, et le bien rayonnera alors à travers toi. La méditation est un outil qui t’aide à comprendre le monde qui t’entoure et à réaliser les bonnes actions. Et la réalisation des bonnes actions est le fil directeur dans ta vie.

lundi 18 janvier 2010

Bouddhisme? Quelques témoignages

Un an et demi que je suis en Chine. Capable d’aborder, au moins dans les grandes lignes, à peu près tous les sujets de discussion. Et pourtant quand Pierre-Alain ou Papa me demandent de leur expliquer un peu les fondamentaux du bouddhisme, je me trouve toujours aussi désemparé.

Dans mes souvenirs, le Bouddhisme est une religion qui vient d’Inde et s’est répandue en Indochine (Bouddhisme du petit véhicule), au Tibet (Bouddhisme tibétain) ainsi qu’en Chine, en Corée et au Japon (Bouddhisme du grand véhicule), où elle a pu prendre des formes relativement différentes. Toujours dans mes souvenirs le bouddhisme doit enseigner l’art de la méditation par laquelle les hommes sont capables d’atteindre des niveaux plus élevés de sagesse, l’état de sagesse ultime (nirvana) devant permettre à une âme d’échapper au cycle des réincarnations.

Mais les idées restant très vagues, je me suis donc retourné vers mes camarades pour savoir ce que c’était le bouddhisme pour eux.


J’ai commencé avec Kevin, mon voisin Malaisien, un faux Chinois. Il m’a dit qu’il était bouddhiste. Quand je lui ai demandé ce que cela voulait dire, il a commencé par me dire qu’il ne savait pas, qu’il était bouddhiste parce que sa famille l’était. Je lui ai alors demandé comment cela se manifestait d’être bouddhiste. Il a eu l’air de réfléchir longtemps et s’est souvenu : « 念经 », ce qui signifie lire les écritures. Les lire à haute voix. Et que disent-elles ces écritures ? Il ne savait pas. « Mes parents savent, mais pas moi ». Les écritures sont en fait en Sanskrit, une langue indienne qu’il est bien sur incapable de lire. Mais il est capable de les réciter.

J’ai continué en lui demandant si en tant que Bouddhiste, il ne fallait pas apprendre à méditer (坐禅). Il m’a dit que lui ne méditait pas, mais que d’autres le faisaient. Lorsque l’on médite, on cherche à éliminer de ses pensées les vexations (烦恼), et l’on recherche la vérité (真理).


Comme j’étais encore loin d’avoir compris, j’ai demandé à Ye Zhangliu, aussi bouddhiste, ce qu’il en pensait. Un peu désarçonné par ma question, il a commencé par répondre « être bouddhiste, c’était faire des bonnes actions pendant ta vie pour que ton âme aille au paradis. Mais en fait, toutes les âmes vont en enfer ». Des bonnes actions pour échapper à l’enfer et se réfugier au paradis, c’est vraiment le bouddhisme ça ?

Wang Dengying qui écoutait notre conversation l’a repris : « En fait, ce n’est pas une question de paradis ou d’enfer, mais le bouddhisme nous dit que les âmes se réincarnent, que les maux qui nous tombent dessus dans une vie ne sont que le résultat des mauvaises actions que nous avons faites dans notre vie antérieure. Il nous faut donc faire de bonnes actions dans cette vie pour le bien de notre vie ultérieure. »

J’ai demandé de nouveau à Ye Zhangliu s’il y avait une notion de méditation ou de prière dans le bouddhisme. « Pas vraiment, mais le jour anniversaire de la mort d’un ancêtre (忌日), on va s’incliner sur sa tombe (拜拜) pour commémorer sa mémoire (纪念). » Quand je lui demande pourquoi, il me dit que c’est ce qu’ils font traditionnellement (传统). Vous vous en doutez, ça ne m’a pas suffit, j’ai demandé si c’était pour partager quelque chose avec l’âme du défunt. Il m’a répondu que c’était pour implorer leur bénédiction (保佑)

Mais il a ajouté qu’ils priaient les dieux (神明). Les dieux ? Il y a des dieux dans le bouddhisme ? « Bien sur que oui, vous, vous croyez en l’existence d’un dieu unique, nous on croit en plein de petits dieux. » Cela m’a alors rappelé ces figurines que l’on voit souvent sur les posters collés sur les portes des demeures chinoises. Ces figurines représentent les dieux de la porte qui sont là pour repousser les mauvais esprits hors de la demeure.

J’ai demandé à Ye Zhangliu quels dieux ils vénéraient. Il m’a dit qu’ils vénéraient d’abord 释迦牟尼 (Shakyamuni – The Bouddha), le fondateur du bouddhisme. Il m’a encore parlé du buddha Tathagata (如来佛) et d'Avalokitesvara (观世音), deux autres dieux très importants pour lui. Ce sont des personnes qui ont vraiment existé, et ont acquis le statut de dieu ultérieurement. Mais ce ne sont pas des buddhas, seulement des boddhisattvas (菩萨).

Il a fini en me disant que finalement, pour lui toutes les religions disaient à peu près la même chose : il faut chercher à aider son prochain, 助人为乐.

Vous l’avez compris, en Chine, le bouddhisme est une religion très difficile à cerner. Les Chinois l’ont modelé à leur sauce, l’ont agrémenté, l’ont mélangé avec d’autres religions, y ont rajouté des composantes de mysticismes, et de façon différente suivant les communautés. Les jeunes chinois ne la comprennent plus vraiment, c’est plus l’indifférence qui règne. Seul le bouddhisme tibétain avec une communauté entièrement soudée autour de la vie religieuse a gardé une cohérence et une unité, je compte m’y intéresser de plus prêt.

dimanche 17 janvier 2010

Croyances et Religions en Chine

Un thème que j’ai encore peu abordé sur ce blog est celui des croyances et religions. C’est pourtant un thème riche et varié en Chine, et parfois assez éloigné de nos grandes croyances et religions monothéistes. On trouve ici un véritable melting polt de petites et grandes croyances qui se chevauchent et varient entre les zones géographiques et les communautés.

Quelles sont les principales familles ?

La plus ancienne est la mythologie chinoise (神话). Elle ressemble beaucoup à notre mythologie gréco-romaine avec deux mondes, celui des dieux et celui des hommes. Des héros, des pouvoirs, des aventures, des combats, etc. Elle va de la création du monde et de l’humanité à la fondation de la chine unifiée par Qin Shihuangdi, ce dernier marquant la transition entre les empereurs imaginaires et les personnages réels.

La plus chinoise est le taoïsme (道教). Développée sur le territoire chinois, contrairement au bouddhisme venu d’Inde, vous avez déjà eu l’occasion de lire quelques éléments sur cette religion il y a bien longtemps sur ce blog. Pour vous rappeler quelques souvenirs, dans le taoïsme, on considère que le Tao (dont une mauvaise traduction est « la voie ») est l’élément est la source de toute chose, et est donc le point focal de cette religion. On considère aussi que le corps est le véhicule de l’âme, et qu’il faut donc l’entretenir, l’entretenir jusqu’à espérer trouver le chemin de l’immortalité (长生不老,成仙).

La plus répandue est le bouddhisme (佛教). 3 grandes familles de bouddhisme, des moines rouges ou oranges, des bonnets blancs ou bleus, etc, le bouddhisme est une croyance-religion majeure. Du karma au nirvana, de la méditation aux réincarnations, il serait indécent de la développer en quelques lignes dans cet article, ce sera donc l’objet d’un ou plusieurs futurs articles !

La moins religieuse est le Confucianisme (儒家). Assurément pas de dieu dans cette doctrine, la foi est consacrée à des principes fondamentaux comme la sagesse ou la piété filiale. Il est donc difficile de parler de religion, bien que l’on trouve à Pékin comme un peu partout en chine des temples confucianistes. J’avais eu l’occasion de visiter le magnifique temple confucianiste de Jianshui dans le Yunnan, vous pourrez y redécouvrir une petite explication du pourquoi et du comment du confucianisme.

La plus amusante est la superstition (迷信). La superstition est très répandue chez les chinois, surtout dans le sud de la chine. L’importance du fengshui, le passage inévitable chez le diseur de bonne aventure, les chiffres symboliques, les démons et mauvais esprits, la superstition est partout.

Les grandes religions monothéistes se sont aussi frayé des chemins parmi la population chinoise. Le christianisme à travers les vagues d’évangélisation venus d’Europe, l’islam à travers les caravanes de la soie conduite par les arabes, le judaïsme à travers la vague d’émigration du XXème siècle.

Enfin la religion la plus à la mode aujourd’hui : Désignée comme l’athéisme (无神论) par le parti communiste, elle consiste à interdire à tous les membres du parti de croire en une quelconque religion. Mais cet athéisme est un fake, être membre du parti communiste, c’est en fait adhérer à une nouvelle religion : la vénération de Mao à travers l’idéologie marxiste.


Voilà donc tout un chapelet varié de croyances et de religions d’où les chinois tirent leurs propres fois, en mélangeant allègrement les principes de l’une avec les rites de l’autre. Vous ne serez donc pas étonnés de suivre des rites de bonne aventure sous les yeux de dieux bouddhistes et taoïstes dans un temple taïwanais ou du sud de la chine !

mercredi 13 janvier 2010

Malaisie: Langkawi, Palmiers et Sable fin !

Langkawi, le but ultime de notre petit voyage en Malaisie. Les photos que l’on trouve sur internet nous mettaient l’eau à la bouche, le routard en rajoutait : Les Iles Langkawi sont les Iles les plus au Nord de la Malaisie, à la limite de la frontière Thaï. De hautes falaises – jusqu’à 600 m surmontées de forêt vierge plongent dans la mer et découpent des criques, des baies et des grottes inaccessibles. Dans l’ile principale, les falaises laissent la place à une grande baie bordée de cocotiers.

C’est ce qui nous a donné envie de quitter Pénang un jour plus tôt, et d’aller fêter la nouvelle année sur Langkawi, où on espérait trouver une ambiance plus vacance et plus festive que dans l’ile très urbanisée de Pénang. Alors on a posé la question aux chauffeurs de taxi : « Pour le réveillon, à Langkawi, pas d’ambiance, ici à Pénang, plein d’ambiance, beaucoup de monde, beaucoup de bruit, tous les bars remplis. A Langkawi, pas de Chinois, pas d’ambiance. A Pénang, 60% de chinois, plein de bruit, plein d’ambiance. »

Comme on sait qu’il faut toujours faire l’inverse de ce que les chinois disent, on a pris aussitôt le bateau, direction Langkawi !


3 heures de trajet qui se sont transformées en 4 heures dans un frigo flottant (c’est des fous de la clim), et enfin on a aperçu un chapelet d’iles au loin. Des iles très vertes, sans grande tour bétonnée qui dépasse, on se prendrait presque pour un pirate des caraïbes !



Juste avant de débarquer, papa encore peu habitué à l’Asie s’inquiète : « On ne trouvera jamais une voiture de libre ». Il demande conseil à un membre du personnel de bord qui lui dit qu’il n’y aura pas de problème. Ce dernier appelle alors un ami, et on est accueilli à l’arrivée par quelqu’un qui nous conduit au comptoir de location. La tante, le cousin ? Je ne sais pas, mais ça m’a rappelé mes aventures chez les tibétains du Yunnan.

Pour une vingtaine d’euros on récupère une très bonne Toyota, papa est resté grand fan du loueur, il devrait vous donner ses coordonnées dans les commentaires.

On fait une petite demi-heure de route en longeant la cote Sud en direction de Pantai Tengah, l’extension Sud de la plus grande plage de l’Ile. On pose les bagages dans l’excellent hôtel Lanai, et c’est parti pour les vacances à proprement dire ! J’entends par là les vacances où tu te reposes, par opposition au voyage où tu es sans arrêt en mouvement. Et ça ne m’arrive pas souvent, les vacances un peu posées, depuis que je suis parti chez les bridés. Il y a bien eu les quelques jours à Yangshuo à Pâques dernier quand les Saintes m’avaient rendu visite, ou bien mes vacances à Taiwan cet été, mais la plupart du temps, je suis en vadrouille, ce qui est plus excitant, mais aussi plus fatiguant.

Mais ne vous méprenez pas, vacances relaxantes ne veut pas dire qu’on n’a pas remué les gambettes et qu’on a pas vu du pays, comme lorsque l’on a grimpé au sommet Mont Mat Cincang :



Vue du sommet. Au loin nos plages...Mais il a fallu grimpé dans bas, reprenons dans l'ordre


 
On a d'abord suivi la rivière pendant 4 heures, il y avait des moustiques partout, une chaleur à crever, des bruits d'hélico qui nous survolent... En fait, pas vraiment, ça, c'est autour Telaga Tujuh. Un endroit très beau, mais qui ne mène pas au sommet, grave erreur du routard ici (je profite de la remarque pour casser un peu le routard de Malaisie, vraiment pas au niveau par rapport aux autres destinations).


On a donc suivi les petits singes qui nous ont montré le bon chemin



 
On est passé par cette belle cascade, qui n'attendait que la fonte des glaces pour s'exciter un peu


Et on est monté pendant deux petites heures jusqu'au sommet de la montagne, où on a trouvé un joli pont suspendu depuis lequel on avait une vue magnifique.



Avec le père! 有其父必有其子


On a pris le télécabine pour redescendre, vertigineux!



 
Papa et l'horodateur Malais


Mais revenons à nos moutons, nous sommes encore en 2009, plus pour longtemps, c’est déjà le 31 décembre, et nous venons d’arriver à l’excellent Lanai, l’hôtel à l’extrême Sud de Pantai Tengah :

Le Lanai

On pose les bagages, on ne garde que le chapeau et les lunettes de soleil, et on va faire quelques pas sur la plage à la recherche de quoi se sustenter. Il y a pas mal de petits restos de plage, on commande le traditionnel jus de fruit qui va bien (le mix orange-pomme restera un grand classique) et quelques plats pas très locaux. On admire la plage, magnifique, et les vacancières, un peu moins. La plage est grande, longiligne, blanche. Les vacancières, des occidentales, sont à l’opposé. Seules les Asiatiques résistent encore aux dommages du burger.

( Photos de Pantai Tengah - elles sont restées dans l'appareil photo du père! )

Nous sommes alors dans les heures les plus chaudes de la journée, pas question de s’étaler sur la plage à ce moment là, alors on va faire un petit tour sur la partie nord de la plage, à Pantai Cenang. Derrière la plage, c’est très animé, beaucoup de cafés/commerces/restaurants, mais sur la plage, grâce aux palmiers qui nous coupent du monde extérieur, on se sent loin, très loin...


On n'ose pas enlever les t-shirt sur Pantai Cenang


 
ça fait réver, non?


31 décembre, 20h, l’heure du banquet approche ! Un grand espace a été aménagé par le Lanai sur la plage pour un diner de fête :



 




A la fin du repas et en attendant minuit, un malais a animé pleins de petits jeunes où grands et moins grands se sont tous amusés. N’ayons pas peur de revenir aux classiques, chaises musicales, ou aux inattendus comme quand on a joué à celui qui dira Happy New Year le plus longtemps possible sans reprendre sa respiration !

Juste avant minuit, chacun a pu décorer un "ballon" chinois. Une grande poche en papier cartonnée et translucide dans laquelle tu glisses une bougie. Celle-ci chauffe d’abord l’air jusqu’à ce que le ballon s’envole (les frères Montgolfier n’ont rien inventé du tout…), et file vers des destinations lointaines, poussé par la brise. On suit son ballon très loin, car il brille grâce à la bougie, jusqu’à ce qu’il disparaisse très loin très loin. Dans la tradition chinoise, on écrit des vœux sur ce ballon, puis on l’envoie vers le ciel. On l’a fait avec papa, comme à peu près tout le monde ce soir là. Le ciel était rempli de toutes ces petites lumières, c’était magnifique.

Puis minuit est arrivé, et on s’est dit Bonne Année ! C’est d’ailleurs l’occasion pour moi de souhaiter à tous mes lecteurs une bonne année 2010 ! Mais bon, en bon chinois, je vais vous dire que la vrai nouvelle année, elle n’est pas encore là, il faut attendre encore quelques semaines !

Lendemain 1er janvier, grasse mat, on trainasse sur la plage, que c’est dur ! Déjeuner au très sympathique resto du Frangipani pas très loin de là, on mange local, et c’est très bon.


Après quoi papa passe en mode pilote de formule 1, et on enchaine les lacets pour se rendre au point culminant de l’ile. En haut, un terrain militaire, inaccessible, et un resort ! Pour venir ici, il ne faut pas chercher la plage. Mais l’ensemble est très bien fait (on n'est pas en Chine), et on a une excellente vue sur tous les coins de l’ile que nous avons vu, ou n’allons pas tardé à voir : la magnifique baie de Kuah au Sud-Est par laquelle nous sommes arrivés en bateau la veille, l’autre point culminant de l’ile, le Mont Mat Cincang, dont vous avez déjà vu les photos en début d’article, et la baie de Pantai Rhu où nous nous rendons maintenant.

Pantai Rhu. Décrite comme la plus belle plage par le routard… Et il n’a clairement pas tort. Il règne une ambiance incroyable dans ce lieu. La plage est très allongée, en forme de croissant, et protégée du grand large par quelques rochers-iles, dont l’un est en forme de jonque chinoise (!). Il n’y a pas grand monde, et on aperçoit aussi des locaux venus pécher. Parlons peu, regardez les quelques photos, ou surtout, allez-y ! Vous y trouverez le Tanjung Rhu, un resort de grand luxe (mais sans doute moins cher qu’un Pierre et Vacances à La Baule) et d’un raffinement incroyable qui s’est glissé sous les palmiers de la plage…


Le Tanjung Rhu Resort


 Au fond la plage...


 
 La météo du resort: lundi: soleil, minimum: 24, maximum: 33. mardi: soleil, minimum 24, maximum 33. mercredi ...



 
 On arrive sur la plage!! Observez la jonque en arrière-plan


 
 Photo de la plage pris de la lagune!


Sautons directement au lendemain, pardon pour l’excellent menu du Beach Garden Hotel, pardon pour Lucas, ce jeune garçon allemand qui sait déjà parler l’anglais, l’allemand et le cantonais à 7 ans, et qui devrait rapidement maitriser le français et le mandarin selon les plans de sa maman.

Lendemain, 4ème et déjà dernier jour sur Langkawi. Il nous manquait encore un immanquable : le snorkeling. Comme la mer n’est pas claire sur Langkawi, on a pris un bateau qui nous a emmené à une vingtaine de km au sud, sur la petite ile de Pulau Payar. Masque, Tuba, et on a nagé au milieu de dizaines et de dizaines de poissons ! Je n’en ai jamais vu autant. Il y avait même un petit requin. J’ai encore mes dix doigts.

Dernières photos avant d'aller dormir:


 Pulau Payar !


 C'est parti pour le snorkeling


Bye Bye Malaysia!

lundi 11 janvier 2010

Malaisie, Pénang !

Deuxième étape de notre aventure Malaisienne, toujours sur la cote Ouest, mais en remontant vers le nord : l’ile de Pénang. Une ile-jungle à peine séparée du continent qui, comme Singapour, fut défrichée et bâtie par les anglais pour rivaliser avec Malacca, la cité la plus prospère de la péninsule Malaisienne à l’époque coloniale. Au fur et à mesure des années, le colon anglais fut remplacé par le migrant chinois venu des provinces du Sud de la Chine, et la ville principale de l’Ile, Georgetown, continua à se développer. Des bâtiments coloniaux, un charmant centre ville et un mode de vie à la chinoise sont l’attrait touristique principal de cette ville. Nous y avons passé deux journées, juste ce qu’il fallait pour bien en profiter avant les plages, récit en quelques photos :

Arrivés à Pénang en milieu d’après-midi après une grasse matinée inattendue et environ 5 heures de bus depuis Kuala Lumpur, nous avons cherché l’hôtel en vitesse pour pouvoir ensuite se balader dans le centre ville avant la tombée de la nuit.

Le Cathay Hotel, un exemple de l’architecture coloniale de Pénang… et notre hôtel pour notre première nuit à Georgestown !

Il est difficile de trouver une plage pour se baigner à Pénang. D’abord elles sont un peu petites et pas impeccablement propres:



 Et quand on voit ce genre de serpent nager le long du rivage, on se dit que c’est peut-être mieux comme ça !


L’hôtel de ville, magnifique relique de l’époque coloniale


Mignon petit temple chinois. Ici comme à peu près partout dans Georgetown, on a l’impression de se trouver dans le Sud de la Chine. A une différence près, ici le soleil se couche très très vite ! 

Comme il faisait noir et que papa avait mal aux jambes, on a décidé de prendre un trickshaw, un espèce de grand tricycle conduit par un pas très riche à l’avant duquel on a installé un grand siège pour que les moins pas riches puissent s’installer.




On se sent très proche de la route et des autres véhicules. Sensations fortes garanties quand il remonte la route à contre-sens, et décide soudainement de traverser la route !
 
Diner de fruits de mer, puis dodo, avant de repartir pour la seconde journée qui a commencé par l’ascension de la colline principale de l’ile. Un peu plus de 800 mètres de dénivelé à travers la forêt tropicale, belle balade, et sympathiques rencontres :



A mi-chemin, on a vu un étrange édifice qui ressemblait à un viaduc, mais incliné à plus de 30°C :

Le funiculaire.

On a tout de même décidé d’atteindre le sommet à pied. On y a découvert un temple hindou :


Et une Mosqu :


Vues sur Georgetown :




Un petit singe qui avait l’air gentil



Jusqu’à ce qu’il m’attaque ! J’ai cru que l’appareil photo allait y rester…


Le funiculaire lors de la redescente:





En bas, quelle chaleur ! On a donc décidé d’aller s’abriter dans les temples. D’abord le temple Thai que vous pouvez admirer ici, même s’il serait vachement mieux avec le soleil dans le dos et pas les petits chapiteaux rouges devant.



A l’interieur, un grand bouddha:

Le 3ème plus grand du monde. Enfin, le 3ème plus grand Buddha couché du monde.


Papa fait son chinois


A coté, un magnifique temple bouddhiste birman :



 
Même le jardin est magnifiquement entretenu


Au fond un petit lac où nous avons lancé toutes nos pièces dans les bols.

Elles ont toutes fini dans le lac. Je vous dit pas tous les bons trucs à coté desquels on est passé…

Ici un Buddha debout.


C’est le 2ème plus grand du monde parmi les buddhas debout avec la main droite levée, la main gauche baissée et les cheveux blancs. Du coup il y avait un couple de chinois qui est venu y prier. Ils étaient venus avec leur petite fille, qui n’avait pas l’air de comprendre grand-chose au bouddhisme:


Mais elle a quand même très bien fait semblant:


Après on s’est baladé dans les petites ruelles du vieux Pénang, et on a trouvé quelques très belles rues :


Le soir, diner génial aux stalls de Gurney Drive. Imaginez un grand marché où tous les étals vendraient des petits plats, pleins de tables au milieu, et des chinois partout:



On a commencé gentiment, assortiment de snacks fris, omelette aux fruits de mer, tiger.



Et au milieu du repas, qui j’ai vu passé devant moi ? Henri Pottier, camarade de promo, en VIE à Hong-Kong et en vacances chez un ami Malais de Pénang !

Voilà, c’est fini pour Pénang. Aux aurores le lendemain matin, nous prenions le bateau pour Langkawi…